2020 – Norvège

2020 c'est le masque!

Norvège, Norvège... reverrons-nous la Norvège un jour? C'est une question que l'on s'est posée. 

Nous avons dû à quatre reprises renoncer à partir en avion.
La première fois le 9 avril: vol (SAS) annulé. 
Deuxième fois fin avril:vol (SAS) annulé.
On a un petit espoir pour le 15 mai, raté
Puis on pense au 30 mai encore raté.
Les choses se corsent, le terre-plein où est entreposé le bateau doit être libéré d'ici le 26 Juin!
La marina nous envoie un mail qui devrait nous faciliter le passage de la frontière.

La valse des tel. et mail commence..
Tel avec le consul de Genève qui nous souhaite bonne chance et nous informe ne pas savoir comment ça se passe à la frontière, (à la tête du client selon lui)...

Tel. avec les douanes norvégiennes: répondeur (pour toutes les questions liées au covid sont du ressort du ministère de la santé norvégienne)..
Mail avec les douanes norvégiennes qui nous accordent une prolongation du séjour du bateau d'une année et nous renvoient au ministère de la santé norvégienne..

Tel. au ministère de la santé, charmante opératrice qui me balade d'un service à l'autre, l'exercice finit par un répondeur qui me renvoie à leur site web.!!!

On achète des billets pour un voyage entre Kiel et Oslo, donc voyage en voiture..
1 jour avant notre départ la compagnie du ferry annule le voyage.

Cette fois les carottes sont cuites, nous ne serons pas présents pour la mise à l'eau du bateau.
La marina me demande des explications pour le mettre à l'eau.
J'écris une procédure de 15 pages en anglais, pas de nouvelles de la marina....

Une dernière tentative pour le 23 juin, encore raté ferry annulé!

On apprend que la Norvège n'ouvrira pas ses portes avant le 15 juillet.

Le 25 juin je m'attends à un tel de la marina pour la mise à l'eau du bateau, rien, bizarre!

Je regarde sur internet les déplacements des bateaux de service dans le port de Bodo avec marine trafic..

Bingo!, un bateau tender se déplace de l'ancienne marina à la nouvelle!

En regardant l'heure du déplacement, je me connecte sur une des cameras du port de Bodo et recherche le déplacement du bateau., Rebingo! notre bateau se déplace à couple d'un tender, sans nous!

Capture de la vidéo de surveillance du port de Bodo

Lundi 13 juillet Veyrier -Kassel
Lundi matin 13 juillet, réveillés à 4 heures, allez savoir pourquoi, nous nous levons et quittons la maison à 5h20. Les kilomètres défilent, on croise et dépasse une quantité incroyable de camions. Le transport routier n'est pas mort! 
Nous passons la nuit à Kassel dans un hôtel en dehors de la ville au bord de la Fulde.


Mardi 14 juillet Kassel-Kiel
Le masque est obligatoire partout en Allemagne dans les lieux publics.
A Kiel nous trouvons un hôtel proche de l'embarquement du  ferry.

Mercredi 15 juillet Kiel-Oslo
Nous pénétrons dans le ferry norvégien à 12h30. Le ferry est luxueux avec moquettes moelleuses ou parquets vitrifiés, galerie marchande, décorations lumineuses, bars, restaurants, 13 étages. 

Nous avons une cabine confortable, avec un large hublot. Les masques se font rares. 

Jeudi 16  juillet Oslo
On débarque vers 10h30 à Oslo avec un comité d'accueil formé de personnes qui agitent des drapeaux norvégiens. Elles saluent le premier ferry autorisé à accoster en Norvège depuis le confinement et l'ouverture des frontières. 


Le passage de la douane se fait très rapidement.
Deux tronçons d'autoroutes puis c'est une route de montagne en virages, dos d'ânes, bouts droits, souvent limités à 60 km, 80 km, en raison des nombreux travaux d'entretien. On nous a aussi expliqué que les limitations permettaient d'éviter une rencontre avec un élan... 
Le paysage est magnifique: on traverse de nombreuses forêts de pins, d'épicéas et d'épinettes. On longe des cours d'eau et des lacs et plus haut des torrents. Des parterres d'orchidées (?) roses, violettes ou jaunes agrémentent le paysage. C'est le paradis des mobiles homes et des campeurs. 
On avale ainsi plus de 700 km avant d'arriver dans un motel.

Vendredi 17 juillet Bodo
Il nous reste encore quelques centaines de kilomètres avant d'arriver à notre destination.


On passe dans les montagnes avec un col à 800m

BODO que nous atteignons vers 16 heures, sous la pluie qui nous accompagnait depuis un bon moment. 
Nous avons parcouru plus de 2400 km et passé 20 heures dans le ferry.
Après avoir repris contact avec le chantier, nous retrouvons le Cornalin, sous la pluie, sale, en bout de débarcadère, exposé au vent et aux vagues... Et nous ne pouvons pas déplacer le bateau, il n'a pas son HELICE!!!
(Le bateau a dû être déplacé en notre absence (merci le covid!) car le chantier dans lequel il se trouvait devait fermer et les employés l'ont simplement tracté sans remettre son hélice).
Et pour clore le tout: pas de gaz, en panne. C'est un peu le blues...

Samedi 18 juillet  Bodo
Nuit sinistrée par les vagues qui venaient frapper la coque du bateau. Toujours une petite pluie fine. On attaque un premier nettoyage et rangement, Puis Dominique entreprend de trouver la panne du gaz. Il la trouvera après avoir démonté quelques tuyaux et examiné sous tous ses angles la bonbonne incriminée. En fait, n'ayant pas encore récupéré de la fatigue du voyage, on a oublié d'ouvrir une vanne!!! Plaisir d'un café chaud!

Dimanche 19 juillet Bodo
Je range, Dominique s'occupe des moteurs.

Lundi 20 juillet Bodo
Nous allons immédiatement au chantier réserver la grue pour soulever le bateau et pouvoir mettre l'hélice, Il pleut, il pleuvine. Mais comment franchir les 300-400 mètres qui nous séparent de la grue? 

Le ponton où nous avons retrouvé le bateau.

Dominique a la solution: Il fixe le moteur de l'annexe à l'arrière du bateau, met sa femme aux commandes et lui à la barre pour diriger le bateau. Il prévoit même une amarre flottante au cas où  cela se passerait mal et ainsi pouvoir revenir au point de départ.
 
Madame pousse le bateau avec le moteur de l'annexe

Opération réussie! On repart glorieux avec notre hélice, fixée en moins de 10 minutes!


Nous ne retournons pas sur notre bout de ponton, mais gagnons la marina visiteurs qui est archibondée...
On trouve quand même une place à quai, mais loin des commodités (1500 pas aller-retour !) Un charmant monsieur, alors que je m'apprêtais à sauter sur le quai, m'a crié "Don't jump"! . Il est Belge et est capitaine de Qilak, magnifique bateau en alu de 20 mètres.

Mardi 21, mercredi 22, jeudi 23 vendredi 24 juillet
Préparation du bateau avec des sauts au centre commercial, contents d'avoir notre voiture... Il faut faire face à des petites contrariétés comme trouver pourquoi le dinghy se dégonfle,  trouver les trous , réparer l'éolienne cassée car on ne peut pas trop compter sur les panneaux solaires dans ce pays. etc...etc...
Aujourd'hui  vendredi avons vu le soleil presque  toute la journée et les Norvégiens mangent des glaces.
Et madame fait du pain!

Cette fois c'est la bonne, fini les briques de ciment....
Samedi 25 juillet
Aujourd'hui c'est apéro et spaghettis avec Philippe, capitaine du Qilak et Guillaume son équipier. Philippe est un homme passionnant avec une expérience incroyable: d'abord pilote de l'armée de l'air puis pilote civile, il est maintenant à la tête de ce bateau magnifique, spécialisé dans les croisières dans le nord. Guillaume, lui revient d'une croisière sur le bateau mythique "Antarctique" et a rencontré Philippe au retour de sa croisière.

Super soirée!

Dimanche 26 juillet
Il fait grand soleil-
Nous allons visiter le musée de l'aviation. A notre groupe s'est ajouté l'équipage de Isatis. Musée de 10.000m2, magnifique. Grand moment d'émotion pour Philippe qui revoyait pour la première fois depuis plus de 20 ans SON avion F104.

Plein d'explications de Philippe, ancien pilote des forces aériennes belges. il volait sur F104 (la faiseuse de veuves)

On en prend plein les yeux


Toute une collection de sièges éjectables.

En fin d'après-midi, visite du Qilak,: impressionnant!

Qilak un bateau taillé pour les glaces
 
Timonerie intérieure, sièges chauffants, hydrauliques

Salle des machines de rêve

Et que dire de la cuisine...

Lundi 27 juillet Bodo
On se prépare à partir le lendemain.

Mardi 28 juillet Bodo-Kjerringoy
Ça y est nous avons repris la mer, il fait doux, le soleil brille, mais le vent est très présent. Il oscille entre 15 et 35 knts! Nous faisons une petite nav de 4 heures pour se remettre en train. Et on écoute tous les bruits bizarres, on cherche, une drisse, un écrou qui s'est fait la belle. Il y a, plein de petits trucs à vérifier, une fuite d'eau au niveau de la pompe à eau du moteur (impeller). Ce n'est pas aujourd'hui qu'on fera des étincelles, faut reprendre nos marques!

On s'arrête dans le petit port de Kjerringoy.


Petit port et Cornalin a un peu les fesses à l'air.....

Mercredi 29 juillet Kjerringgoy-Nordskotmainland
Nous continuons à naviguer en direction du nord. Peu de vent, mer calme une fois à l'intérieur des fjords, et grand beau temps. 
 
On s'arrête dans un mouillage près du pont de Nordskotmainland
Dominique sue pour réinstaller sa HF qu'il avait prise à Genève pour la réparer.

Jeudi 30 juillet Nordskotmainland-Sjomyr
Première nuit à l'ancre. nuit calme, mais on se réveille souvent et... il fait toujours jour!
Il fait beau, même chaud, 21 degrés. Nous avançons en direction de Narvik que nous voulons atteindre demain. 



Nous nous arrêtons dans un mouillage tranquille.

Vendredi 31 juillet Sjomyr-Narvik
Debout à 6 heures, grand soleil, 4ème jour de beau temps, on apprécie,
3 heures de moteur, puis c'est vent arrière, 4 heures 1/2 durant. que du bonheur! 
Et pour la première fois Dominique a installé le tangon sur le génois!


Par contre les 15 derniers miles ont été un peu moins glorieux, car le vent a forci et nous a fait valser sur les vagues. 

20kts arrière GV et génois en papillon on file 7kts.
Gare aux empannages intempestifs.. il y en aura un juste avant d'arriver à Narvik
Narvik se profile enfin à l'horizon. 


Nous allons d'abord jeter un coup d’œil à son port industriel, où le minerai est acheminé par rail depuis la Suède et ensuite par voie maritime... en Chine!

La frontière avec la Suède ne se trouve qu'a 40 km. C'est un festival de wagons, de grues, de tapis roulants, de bâtiments. Mais pas très accueillant pour un plaisancier.
Nous nous dirigeons vers l'autre marina où nous trouvons sans peine une place visiteur.

Samedi 1er août Narvik
Bonne nuit! Pas de voisins. Nous devons être les seuls visiteurs...

C'est samedi, départ en teuf teuf en famille.


Le matin nous partons à la recherche du supermarché: n'avons plus d'eau, plus de bières. L'après-midi nous partons à la découverte de Narvik. c'est une ville qui a été totalement détruite durant la dernière guerre mondiale . C'était une ville stratégique pour les Allemands qui occupaient la Norvège (occupée pendant 5 ans!) en raison du transport du minerai. Le métal était naturellement très recherché en temps de guerre. 
Nous avons d'abord déambulé dans la rue principale qui comporte deux centre commerciaux,

Wagons pleins à droite et wagons vides à gauche, déchargement des wagons et chargement sur navire totalement automatisés.

On ne s’en lasse pas!
Nous sommes ensuite allés visiter le musée de la guerre, puisque c'est à Narvik qu'a eu lieu en 1940 une célèbre bataille, la bataille du fer.
Un appendice du musée est consacré à une mini exposition  des transports. .




Petite maquette de la ligne entre la frontière suédoise et Narvik

Nostalgie du ptit mousse qui avait une VW

Dimanche 2 août Narvik
Il fait beau, ciel bleu, mais ça souffle.
Nous partons vers 10 heures faire l'ascension d'un point de vue situé à 656 mètres de dénivelé. 

L'architecture n'est pas terrible à Narvik, (ville détruite pendant la guerre, mais il reste quelques jolies maisons


Vue superbe sur le terminal de minerai de fer.
On peut atteindre le sommet en 7 minutes en téléphérique. II nous a fallu 2 heures 1/2 pour arriver en haut
 

La récompense: une vue superbe sur le Oftfjord et le fjord de Narvik.


Franchement trop beau pour être honnête, la pluie c'est pour dans 2 jours. 


On peut même voir le Cornalin depuis là-haut.

Lundi 3 août Narvik-Kaluskinnodden
Avec un tout petit vent arrière, nous traversons des fjords bucoliques.


Celui-là a passé

Nettement plus bas 18m. il nous faut 17m. on espère que les données nautiques sont justes.


Zone militaire surveillée par des rennes!


Ça rouille, un peu à l'abandon.


Et la surprise du jour: 2 poissons pêchés en un instant. 
C'est amarrés dans un chantier naval que nous passons la nuit. 


Sous la  grue, on ne risque pas la foudre!


Avec les criaillements des mouettes en prime. 

Pas futé le cap, amarrer le Cornalin juste sous la trajectoire d'approche de ces bestioles...

Délestage avant atterrissage, Cornalin couvert de fientes...

Le lieu n'est pas très accueillant, mais néanmoins calme lorsque le chantier s'arrête à 17 heures.
Avons cuisiné notre premier poisson, mais de quel poisson s'agit-il? Nous ne l'avons pas trop apprécié.

Mardi 4 août Kaluskinnodden
Ce n'est pas aujourd'hui que nous allons vous faire rêver! Il fait gris, un peu frais ce matin et humide. Nous naviguons avec la capote et mangeons une soupe pour nous réchauffer à midi. 14 ° toute la journée. 


En vue de  Finnsnes, bizarre! le pilote flanche et se met en stand-by. Je prends la barre et problème il y a des points durs!!! difficile de barrer.
Mise en route du propulseur avant d'entrer dans la marina, test, et beaucoup de mousse mais peu d'effet, deuxième tuile.....
Pour couronner le tout, le vent forcit, ça va être rock and roll! et une petite pluie  se met de la partie.

Enfin nous nous amarrons tant bien que mal. 
Ce soir le voilier doit passer. En attendant nous cuisinons le deuxième poisson au vin blanc et herbettes, un délice! D'après la documentation que nous avons on dirait un lieu noir.

Mercredi 5 août Finnsnes
La marina est à côté d'un pont, mais le bruit ne nous a pas dérangés, le Cornalin étant bien isolé. 
Ce matin , le voilier est venu chercher la voile à réparer ainsi que la bâche que nous espérons pouvoir également réparer. Elle est trop abîmée ayant très mal supporté l'hiver nordique (elle devait durer 15 ans!!!). 

Le voilier nous propose de nous en  faire une sur mesure, ce que, après réflexion, nous acceptons.
Après avoir vainement cherché à acheter une nouvelle combinaison de plongée, Dominique a dû se résoudre à enfiler (en forçant, ma foi, elle date d'il y a 30 ans!) la partie du bas, le haut étant devenu impossible à enfiler. 

Et le courageux capitaine a dû plonger pour aller dégager les safrans des algues qui s'étaient enroulées autour.

Jeudi 6 août Finnsnes
Aujourd'hui travaux de tuyauterie, il s'agit de corriger des tuyaux mal placés ou pliés sous l'évier.
Je vais faire des courses et lorsque je reviens je trouve Dominique sous le coup de la chute qu'il vient de faire dans les escaliers. Il s'est amoché le coude...
Le voilier viendra à deux reprises nous ramener la trinquette  et prendre des mesures pour la bâche.
J'ai acheté de la pâte à gâteau pensant faire une tarte aux myrtilles, mais la pâte s'est avérée salée...!

Vendredi 7 août Finnsnes-Tromsö
Il a plu cette nuit. Après une bonne douche chaude, nous partons avec l'espoir de pêcher un poisson pour ce soir.


Merci le sonar pour montrer les bans de poissons


Eh! Oui! deux lieux noirs!

Et nous arrivons à Tromsô après une avoir franchi une passe étroite, qui avec la force du courant, nous a fait accélérer et atteindre la vitesse de 10 knts.

LA passe avec courant portant


SOG 10,2 kts vitesse bateau 6kts = 4kts de courant.

Samedi 8 août Tromsö
Nuit tranquille. Un petit coup de chauffage ce matin.
Nous partons à la découverte de la ville qui se révèle totalement inanimée ce samedi matin.

Un peu trop tôt, tout le monde dort.
Tromsö, ville marchande, touristique,"porte de l'océan Arctique" connue pour avoir été la base des expéditions polaires.
L'après-midi nous allons acheter un pistolet d'alarme et nous nous renseignons pour des combinaisons de plongée et de survie. .

Dimanche 9 août Tromsö
Il a plu cette nuit.
Visite du musée polaire. Il retrace la vie des chasseurs de phoques, de morses, de rennes et surtout d'ours (dont la chasse a été interdite en 1970). 




Piège à ours, un fusil dans une caisse et un appât (morceau de phoque). L'ours tire sur l’appât et déclenche la gâchette du fusil!


Le musée retrace aussi l'histoire des expéditions polaires. Roald Amundsen fut l'un des grands explorateurs du nord. C'est lui qui le premier franchit le passage du nord-ouest. Par contre le passage du nord-est fut un échec.

Lundi 10 août Tromsö
Dominique est inquiet, le moteur a une fuite d'huile et il ne la trouve pas.
L'après-midi nous marchons plus de deux heures pour aller acheter une combinaison de plongée qui s'avérera trop petite!

Mardi 11 août Tromsö-Sommaroy
Nous retraversons la passe qui se montre moins tumultueuse qu'à l'aller. 

Soleil éclatant, navigation tranquille, fjords paisibles, majestueux. 



Le petit port de Sommaroy offre de nombreuses places, mais elles sont privées. Il y a un ponton visiteurs, en mauvais état qui ne tient que par la force des choses.


Mercredi 12 août Sommaroy-Gryllefjord
On annonce une fin de semaine venteuse. Va falloir trouver un abri.
Nous regagnons la mer du Nord, la pleine mer. Après la douceur des fjords, c'est d'abord une houle insistante qui nous accueille, relayée un peu plus tard par une mer un peu agitée et enfin le vent du nord s'est levé pour nous glacer. C'est avec bonheur que nous sommes arrivés dans le tout petit port de Gryllefjord.
Un peu lassé par les lieux noirs, Dominique a voulu attraper du "gros", en mettant un gros appât. Il apprendra que ce n'est ni le lieu, ni le moment!

Jeudi 13 août Gryllefjord-Hardstad 
A dix heures notre menu du soir est connu: 4 lieux noirs!
Un pont inexistant sur la cartographie (12 mètres, impossible pour le Cornalin) nous oblige à faire un détour d'une heure. Plus de 8 heures sur l'eau et pas rencontré un voilier!
Nous arrivons vers 17 heures sous une petite pluie.
Vendredi 14 août Hardstad
Nuit calme. Une petite pluie tambourine sur le pont. Il fait gris, nuageux.
Nous allons à l'office du tourisme, il n'y a pas grand chose à voir. Nous visitons les deux centres commerciaux. Allons visiter l'autre marina qui n'a ni douche ni toilettes. Achetons deux kilos de myrtilles des montagnes à un marchand posté sur la place, (beaucoup plus petites que celle qui sont cultivées) pour faire de la confiture. 

En revenant au bateau nous croisons deux Hollandais qui nous demandent où sont les douches de la marina. C'est un couple que nous avions croisé à Bergen et qui nous avait indiqué où se trouvait les toilettes...
Nous les invitons à un apéro demain soir.

Samedi 15 août Hardstad
Nuit sinistrée par des jeunes qui sont venus boire, fumer, chanter et écouter de la musique sur le ponton juste devant le Cornalin!
Allons faire quelques courses puis Dominique se remet à plat ventre à la recherche de sa fuite d'huile, toujours sans succès.
Antonia, prof d'art dramatique, et Derek, jeune retraité, arrivent et nous passons une super bonne soirée en leur compagnie. Ils sont gais, drôles et....... reviennent du Spitzberg!!! Derek offre des cartes papier détaillées sur le Svalbard et Dominique est aux anges. Evidemment que nous avons mangé les spaghettis-salade.
Dehors il pleuvait, tant mieux, les foireurs ne reviendront pas ce soir!
Dernière frayeur du jour: trop de pression dans le chauffe-eau, le thermostat a un problème, le robinet a explosé et on se serait cru dans un hammam!

Dimanche 16 août Harstad
Effectivement la pluie a dissuadé les noceurs.
Journée pluvieuse, beurk! Même pas envie de sortir. Dominique s'est attelé à faire fonctionner son deuxième réservoir d'eau. Une opération qui lui a demandé une certaine gymnastique.

Lundi 17 août  Harstad   
Antoine nous a appelés pour nous signaler, suite à un violent orage, qu'une branche avait écrasé le portail du fond du jardin. Dominique a aussitôt contacté l'assurance, sûr que le problème serait vite réglé puisque nous avons une assurance spéciale pour ce genre de sinistre. Et bien non, l'assurance ne le couvre pas, contrairement à ce que l'agent nous avait assuré!!! Fâché le capitaine!
Deuxième mauvaise nouvelle: le voilier n'a toujours pas reçu le matériel et de plus il s'est blessé à l'épaule et est en attente d'une opération. Ça s'annonce mal...
Acheter un nouveau robinet pour la cuisine, tester le déssalinisateur, le bateau est exigeant!
Le soir nous sommes allés goûter la cuisine norvégienne. Elle ne vaut pas la cuisine française ou italienne!

Mardi 18 août Harstad
Devons évacuer beaucoup d'eau de condensation ou alors aurait-on une fuite? A surveiller.
Retournons acheter un robinet, le précédent ne convient pas.

Comme Genève, mais 20 deg. en moins....

Mercredi 19 août Harstad-Risoyhamn
Nous naviguons dans les Lofoten du nord: les Vesterhälen, région peu touristique, peu habitée mais des montagnes et des fjords à l'infini. Nous nous arrêtons dans un tout petit port.





Rétro le port



Veille échoppe comme dans les années 50

Jeudi 20 août Risoyhamn-Blokken
Nuit calme après la pluie d'hier soir. La nuit a porté conseil au capitaine qui pense avoir trouvé l'origine de la fuite d'huile. A vérifier.
On ne peut pas partir avant 15 heures à cause de la marée, alors ce sera une petite étape.
Le voilier a reçu le matériel, il va s'occuper de notre commande. Ouf!
Nous passons devant Sortland, la ville bleue, capitale des Vesterälen, sans nous arrêter.


Il parait que c'est un designer qui a eu l'idée de peindre les façades en bleu.
Ou peut-être pour compenser le ciel gris....

Blokken
Nous passons la nuit dans une jolie baie, près d'une ferme d'élevage de truites et saumons.

Ponton un peu bancal, mais pas cher 5 Fr. la nuit avec eau et électricité!





Il y a aussi un chantier naval

Vendredi 21 août Blokken-Ulvägen
Nuit calme. Grand soleil ce matin. nous voulons visiter la ferme d'élevage, comme indiqué sur internet. Tout est fermé, désert. la saison touristique est finie depuis quelque temps. Retournons au bateau et partons.
Et la bonne surprise du jour c'est la prise d'un cabillaud de 4,4kg!!!


Ya du monde là-dessous


Pas combatif du tout l'animal, à se demander s'il n'a pas fait une crise cardiaque! Mais lourd à remonter.

 
Il fait beau, même un peu chaud, une belle journée estivale. 


Nous naviguons de fjord en fjord, tous plus somptueux les uns que les autres. 

Pas de touristes, que des bateaux de travail
Un ptit courant contraire, pas grave, on flâne.


Nous finissons par visiter le fameux Trollfjord, attraction touristique du coin, Mais étant donné la fin du mois d'août, nous ne croisons que deux hors bords bourrés de touristes. C'est un fjord très étroit, dominé par de très hautes montagnes.

En vue de l'entrée du Trollfjord


C'est haut et impressionnant

Apparemment c'est une cabane pour la récupération d'eau douce.


En route pour la sortie.

Continuons notre route et nous enfilons dans un fjord avec l'intention d'y passer la nuit. Malheureusement l'ancre ne tient pas, dommage le cirque de montagnes est magnifique. On se rabat sur un ponton aperçu à l'entrée du fjord et s'y amarre.
Il fait beau, chaud, apéro dehors!!!

Samedi 22 août Ulvägen-Svolvär

La pluie qui tambourine sur la capote nous réveille et nous oblige à adopter une tenue vestimentaire adéquate.
Direction Svolvär. nous décidons d'abord d'aller dans la marina qui est un peu en dehors de la ville. 

Mais aucune place disponible, personne pour nous renseigner, 
Nous allons dans la marina du centre ville où nous trouvons une place sans peine...devant un bar!

Dimanche 23 août Svolvär
Etant donné la pluie et le manque de touristes, pas un bruit ne nous a dérangés. Ce matin nous sommes le seul bateau de plaisance sur le ponton visiteurs.
Svolvär n'est pas une ville très attrayante. C'est surtout la capitale des Lofoten et le départ des safaris pour le Trollfjord. Sur la grande place, des échoppes vendent de la viande fumée exotique (Renne, Élan, Bœuf musqué, rorqual) et bien sûr les pulls et lainages de toutes sortes.
L'après-midi Dominique visite le musée de la guerre qui relate l'histoire des Lofoten durant la dernière guerre.. 



Marionnettes en kit




Fait froid là-haut!

Carte marine sur un mur.

Moi je me balade pendant ce temps.
Ce soir nous mangeons une deuxième part de cabillaud.

Lundi 24 août Svolvär
Pluie, soleil... on se prépare à partir demain.

Mardi 25 août Svolvär- Helnessund
Soleil éclatant, navigation de rêve, avec petit vent de travers, plus de 3 heures de voile dans un décor de carte postale. Mais frais!

Nous nous arrêtons dans le port de Helnessund, où Dominique commence l'isolation des panneaux de pont.

Mercredi 26 août Helnessund-Bodö
On se réveille avec la pluie... C'est notre dernier trajet, notre dernière nav cette année. Heureusement la pluie a cessé, mais il fait froid. Une petite alerte tout de même en voyant de la fumée sortir de l'échappement. Arrêt du moteur, une histoire d'aspiration d'air, vite réglée.
En arrivant à Bodö, nous croisons nos Hollandais (rencontrés à Harstad) qui quittent la marina. 
Un peu frigorifiés, je mets en route un sachet de soupe, que Dominique avait choisi, qui s'avérera être un bouillon hyper salé et immangeable. On a mis des pâtes dedans, mais il a fallu changer 3 fois l'eau pour pouvoir les manger!!!
Nous récupérons notre voiture et allons au chantier naval; fermé à 16 heures.

Jeudi 27 août Bodö
L'isolation de la porte s'avère plus compliquée que prévu et Dominique y passe la matinée. Et c'est le bal des allées et venues du bateau au chantier, le plus souvent au magasin de bricolage, bref c'est l'hivernage du bateau qui commence.

Vendredi 28 août Bodö
On se réveille avec la pluie qui tambourine sur le pont. Notre bâche est arrivée, transportée par le Hurtigruten.
En allant faire des courses, je croise Guillaume (qui était à bord de Qilak) et qui rentre d'une croisière d'une semaine sur l"Antarctique". Il nous tiendra compagnie jusqu'au soir avant de reprendre le ferry qui l'amènera sur une petite île, près de Bodö. Il a trouvé un job pour quelques mois dans une usine de saumons.

Samedi 29 août dimanche 30 août Bodö 
On continue le désarmement du bateau

Lundi 31 août Bodö
Sale journée pour le capitaine...3 pannes à réparer: les toilettes, la fuite de diesel et le chauffage. Au moins la  maintenance est faite!
Voir les détails sur la rubrique pannes 2020...

Mardi 1er septembre Bodö
Avons rencontré un jeune couple franco-norvégien qui s'intéressait à notre bateau: elle, travaille à l'institut océanographique et travaille comme guide dans les croisière arctiques et antarctiques, Lui, après avoir été électricien, s'est reconverti en infirmier.
Peut-être les reverrons-nous l'année prochaine...?

Mercredi 2 septembre Bodö
Aujourd'hui nous sortons le bateau de l'eau. Dominique part en solitaire amener le Cornalin  vers la grue. Moi je ramène la voiture au chantier.


Nous passons la nuit à l'hôtel Scandic.

Jeudi 3 septembre Bodö
Dominique est inquiet, le vent s'est levé et ça ne va pas être facile de mettre la bâche en place. Elle est lourde et comme c'est la première fois qu'elle va recouvrir le bateau, ça prend du temps et c'est épuisant parce que c'est lourd!

Vendredi 4 septembre Bodö
Dominique finit la fixation de la bâche. Puis il construit un support pour aider le mât à soutenir cette lourde charge.



Le Cornalin sous son manteau d'hiver...

Samedi 5 septembre Bodö
Dernier jour à Bodö. Il faut se séparer du Cornalin sous son manteau d'hiver...
L'après-midi, sur les conseils d'un ami, nous allons observer le Saltstraumen, un des plus forts courants marins de la planète: 400 millions de m3 se pressent dans un goulet de 150 m de large et peut atteindre une vitesse de 40km/h. Impressionnant!





Pas très parlant, mais le courant peut monter jusqu'à 20 kts

Dimanche 6 septembre Bodö- Salgskvittering
Nous partons, après un dernier saut au bateau, et avalons nos premiers 400km. Arrêt dans un domaine de chasse et de pêche. Dormons dans un joli chalet.

Trop beau et adorable on dirait un décor de train miniature!

Lundi 7 septembre Salgskvittering-Lillehammer
On roule, roule, roule, avec un arrêt à Trondheim, la ville de Saint Olav. Nous visitons la cathédrale, un des plus beaux ensembles gothiques d'Europe du Nord (guide bleu). Ainsi que le palais épiscopal qui abrite un musée archéologique.






Eglise catholique convertie en église luthérienne.

On continue jusqu’à Lillehammer
On se retrouve dans un hôtel Scandic à Lillehammer,

Mardi 8 septembre Lillehammer-Oslo
On passe un col à 1000m sous la pluie et 5deg. La neige n'est pas très loin.
A dix heures nous sommes en attente du ferry qui nous débarquera après 21 heures de trajet à Kiel.

Mercredi 9 septembre Kiel-Kassel
A 11 heures nous arrivons à Kiel, débarquons sans problème et avalons les kilomètres jusqu'à Kassel. Ville où vécurent les frères Grimm. Passons la nuit à Kassel.

Jeudi 9 septembre Kassel-Veyrier
Et les kilomètres défilent, plus de 700, mais nous avons hâte de renouer avec l'été, la chaleur, le français, les amis, la famille et retrouver notre home, sweet home!

Fin de la courte saison 2020.